"Le Patient", ou, la psychologie retranscrite graphiquement, un roman graphique de Timothé Le Boucher

Le Patient


Auteur : Timothé Le Boucher
Éditions : Glénat
Collection : 1000 Feuilles
Publication : 2019
Genre : Roman Graphique, Polar

Résumé :


" La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée... 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l'unique survivant du « massacre de la rue des Corneilles », se réveille d'un profond coma. L'adolescent de 15 ans qu'il était au moment des faits est aujourd'hui un jeune homme de 21 ans. Désorienté, encore paralysé et souffrant d'amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie. Pendant leurs séances, Anna tente de l'amener à se souvenir des circonstances du drame, malgré ses pertes de mémoire. Pierre lui évoque la présence mystérieuse d'un « homme en noir » qui hante ses rêves, probable réponse inconsciente à son traumatisme. Après plusieurs rendez-vous, Anna découvre en Pierre un être sensible et très intelligent. Touchée par son histoire, elle se met même à le prendre en affection. Petit à petit, une véritable complicité s'installe entre eux. Anna n'imagine pas à quel point ce patient va changer sa vie... 

Après le remarqué Ces jours qui disparaissent, Thimothé Le Boucher revient avec un ouvrage témoignant une nouvelle fois de sa science narrative exemplaire. S'inscrivant dans une veine plus réaliste, Le Patient est un thriller psychologique prenant et surprenant, laissant entrevoir quelques-uns des thèmes de prédilection de l'auteur : le rapport à l'autre, la notion du « temps », de l'identité et de la mémoire. "


Mon avis :

Comme la plupart des lecteurs de "Ces jours qui disparaissent", j'avais été complètement transportée par le travail de Timothé Le Boucher. Mais lorsque j'ai vu cette couverture, aux côtés de celle de "Ces jours qui disparaissent" dans un des rayons de ma librairie, j'ai littéralement fondue ! Je ne m'attendais tellement pas à l'édition si rapide d'un nouveau roman graphique de Timothé Le Boucher après le succès de son premier !

J'ai d'abord eu peur d'être déçue... À la vue de la taille du livre et de ce que j'en attendais, je me suis questionnée sur la qualité du contenu, si peu de temps après "Ces jours qui disparaissent", a-t-il eu le temps de prendre soin de son intrigue ? Mais bon, j'étais si heureuse de découvrir de nouvelles illustrations de cet auteur que je n'ai pas hésiter à emporter l'ouvrage chez moi et le lire d'une traite !

Tout d'abord que dire de l'histoire ? Elle est captivante et le scénario est terriblement bien mené. Terriblement car l'intrigue à une portée psychologique forte. 

L'histoire se déroule principalement dans un hôpital, ce qui offre un ambiance froide mais permet aussi de présenter les liens forts qui peuvent se développer entre des jeunes qui cherchent à se reconstruire. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le soin accordé à la construction de leurs personnalités ! 



Timothé Le Boucher présente un graphisme froid, dur, qui marque les esprits. J'ai encore une fois adoré le trait simple et les aplats calmes qui cachent une histoire plutôt sombre et violente. Les planches, très structurées nous conduisent de façon inévitable vers de dures révélations. La distance que l'auteur prend avec l'histoire offre un regard qui semble sans sentiments sur la tragédie déployé dans le roman graphique. 

Je n'ai pas été particulièrement surprise du dénouement, cependant, les chemins empruntés par Timothé Le Boucher pour nous y mener m'ont fascinés. La relation ambiguë du patient et de la psychologue, ainsi que le lien angoissant que le jeune homme a avec son passé m'ont vraiment plu. Le thriller prend un aspect différent de tout ceux que j'ai pu découvrir précédemment, mélangeant vérités, révélations, mensonges mais aussi confiance et assurance. C'est tout simplement glaçant.

Le petit plus ?

Tout comme "Ces jours qui disparaissent", c'est la poésie qui émane des planches qui m'a conquise. L'alliance du calme à celle de l'effroi est un coup de maître ! 

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